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... une stabilité du montant total des ventes qui masque un changement notable du secteur

 

1/ En 2017 le montant total des ventes aux enchères (hors frais) de voitures de collection s’est élevé à plus de 112 M€ hors frais, contre 109,7 M€ hors frais(1) en 2016, soit une quasi-stabilité        (+ 2 %).

Les 6 opérateurs de ventes, usuellement actifs dans cette spécialité, (Artcurial, Bonham’s, RM Auctions (filiale de Sotheby’s),  OVV Aguttes,  OVV Osenat, OVV Leclere) ont réalisé  93 % du montant cumulé des ventes.

Le marché reste, en montant de vente,  très concentré sur les trois principaux opérateurs, Artcurial, Bonhams, RM Auctions (filiale de Sotheby’s) représentant 80 % du marché. Artcurial reste le leader de cette spécialité.

Deux autres opérateurs, Crait-Muller et Auction Art Rémy Le fur, nouveaux sur ce secteur en 2017, ont réalisé chacun une vente de véhicules de collection dont les montants restent peu significatifs. 

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L’élément nouveau en 2017 est l’arrivée sur ce marché d’un nouvel OVV, Alcopa, l’un des trois leaders des ventes aux enchères de véhicules d’occasion, qui a réalisé 11 ventes cette année. Le nombre de véhicules de collection vendus par Alcopa représente dès cette première année, 42 % du nombre total de véhicules de collection de ce top 9. Cet opérateur a un positionnement spécifique, son offre étant caractérisée par  une offre uniquement de véhicules (old et youngtimer) en état de marche à des prix accessibles (jusqu’à 25 K€), vendus dans les mêmes lieux que ceux des véhicules d’occasion, avec des frais d’adjudications attractifs (13 % TTC sur l’acheteur).

L’offre aux enchères de véhicules de collection s’est donc élargie en 2017 : 2328 véhicules ont été proposés à la vente (contre 1858 en 2016)  et 1529 vendus aux enchères (contre 1216 en 2016 soit   + 26 %).

2/ Un montant de ventes qui reste concentré sur un nombre restreint d’adjudication et un taux moyen d’invendus de 34 % similaire à celui du secteur Art et objets de collection (33 %).

Les véhicules adjugés plus de 25000 € hors frais représentent 91 % du montant total des ventes et 40% du nombre de voitures vendues.

Par ailleurs, 16 véhicules adjugés de plus de 1 million d’euros (contre 12 en 2016) représentent 26 % du montant total des ventes et 1% du nombre de voitures vendues.  Si la performance globale de ventes repose donc sur un nombre très restreint d’adjudications, la concentration des montants ventes est moins forte qu’en 2016 (les véhicules millionnaires représentaient 43 % du montant total des ventes de l’année), année fortement impactée par l’adjudication en février 2016, par Artcurial pour 26,9 M€ hors frais, d’une Ferrari Scaglietti.

Le taux moyen d’invendu de 34 % est proche tant de celui de 2016 (35 %) que de celui du top 10 du secteur « Art et objet de collection » en 2017 (33 %). Il masque de très sensibles écarts entre opérateurs de ventes.

Des prix de réserves un peu élevés tout autant que l’engouement pour des voitures « authentiques» (modèle complètement d’origine), propriété de longue date d’un unique propriétaire collectionneur qui sont par essence rares sur le marché, peuvent expliquer ce niveau de taux d’invendus.

En 2017 comme en 2016, exprimé en montant de ventes le marché ne réitère donc pas la dynamique de développement observée en 2015. Il reste un marché de niche.

Dans ce contexte, la stratégie qui s’avère la plus efficiente pour les leaders pour optimiser le prix de vente repose sur trois facteurs :

  • Peu de ventes, mais de belles ventes fortement accompagnées d’actions marketing tant grand public que ciblées.
  • Une offre diversifiée et riche de véhicules de collection proposée à la vente (de 30 à plus de 100 par vente), des véhicules qui offrent une bonne visibilité sur leur historique d’origine.
  • Des ventes contextualisées, organisées dans des lieux  emblématiques (le Grand Palais ; les Invalides ; Porte de Versailles lors du salon international Rétromobile).

3/ Le marché reste sélectif, les adjudications proches des fourchettes d’estimation des catalogues de ventes.

Ce marché est composé d’une grande variété de modèles et de marques, la gamme de prix, pour les véhicules de collection, étant très ample (de 3000 € à plusieurs millions).

L’effet « Ferrari », notable tant en 2015 qu’en 2016 (2) (respectivement 27 % et 39 % du montant total annuel des ventes de cette spécialité), qui de l’avis des professionnels avait été amplifié par de nouveaux acheteurs sur ce marché, n’a pas joué en 2017 : les 52 Ferrari vendues ont totalisé un montant de ventes de 21,14 M€ (hors frais) soit 19 % du montant total des ventes de l’année.

Le véhicule de collection le plus cher en 2017 reste, néanmoins, encore une Ferrari, vendue par Artcurial lors de la vente prestige Rétromobile de février 2017 (3,6 M€ hors frais, pour une Dino Berlinetta Speciale par Pininfara).

Ce marché reste donc celui de collectionneurs avertis, passionnés qui ne surenchérissent au-delà des estimations que sur quelques modèles. Si la vente aux enchères peut permettre à des grands collectionneurs, d’acquérir un modèle précis très rarement présent sur le marché, la clientèle reste encore majoritairement européenne et nord-américaine. 

Selon les professionnels, dans les ventes aux enchères de véhicules de collection sont proposés tant des véhicules restaurés (restaurations sur des parties comme sellerie, la carrosserie ….), que sans restauration, voire en état de « sortie de grange ». Les prix d’adjudication ne permettent pas de trancher dans l’absolu tant sur l’opportunité d’une restauration « avant/après » la vente que sur le degré de restauration. Si la restauration du véhicule par un restaurateur reconnu peut constituer un facteur de valorisation en vente aux enchères, à l’inverse un véhicule revêtant un intérêt historique ou un pedigree recherché gagne à être présenté sans aucune restauration.

En 2017, aucun véhicule de collection vendu aux enchères ne s’est hissé dans le top 10 mondial.





(1) En 2017, le périmètre de l’analyse concerne les 35 ventes thématiques organisées par les 9 OVV mentionnés ; le montant des ventes est hors after sales

(2) En 2015, les 52 Ferrari vendues pour 29M€ ; en 2016, 65 véhicules de marque Ferrari adjugés pour un montant total de 42,5M€.

 

 

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